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Wednesday, May 23, 2007

NOS TRÉSORS: Le Borobudur






Au coeur de l'Indonésie, perdue dans une nature sauvage et luxuriante, se dresse une montagne de pierres vieille de plus de 1200 ans. Elle raconte une sagesse immémoriale et invite à une ascension vers la sérénité.


Situé à 42 km de Yogyakarta sur l'île de Java en Indonésie, Borobudur est le plus grand monument bouddhiste au monde. Il étend sur une surface de 2 500 m² des murs ornées de bas-reliefs et des balustrades bordées de 72 stupas ajourés, qui abritent autant de statues du Bouddha. Construit sur trois niveaux, le monument s'appuie sur une base pyramidale, comprenant cinq terrasses carrées concentriques, qui est surmontée de trois plates-formes circulaires, elles-mêmes couronnées d'un stupa monumental

Un monument sauvé du temps
Fondée entre les VIIIème et IXème siècles par des rois hindouistes de la dynastie des Shailendra, Borobudur fut occupé jusqu'au XIIème siècle seulement. A l'époque où le Bouddhisme connu une certaine décadence, il fut abandonné et laissé aux prises de la végétation et des lianes. Sous une espèce de colline sans forme, son existence était toutefois connue des habitants de Java, lorsqu'un Anglais, Sir Stamford Raffles, le découvrit en 1815. Ce ne sera qu'à la fin du XIXème siècle que les premières restaurations furent entreprises par les hollandais. Effrité, rongé par la lèpre et menacé de ruine, le monument bénéficia d'une véritable opération de sauvetage par l'Unesco en 1948. Elle fut suivie par une seconde restauration de 1971 à 1984, dont le résultat est encore appréciable aujourd'hui.


Indicible merveille
Le nom mélodieux de "Borobudur", que l'on peut traduire par "Colline du monastère", est en fait une simplification du nom original... "Bhumisan Barabadura". Traduit strictement en français, cela signifie, "l'Ineffable Montagne des Vertus Accumulées". L'édifice forme une montagne, dont la crête, selon la pensée bouddhiste, est l'endroit où le contact avec la vérité divine peut être fait. Après avoir parcouru les terrasses inférieures ornées de bas-reliefs, en marchant autour de chacune des huit terrasses concentriques, le sage, ou du moins celui qui aspire à la sagesse, accède au stupa central, symbole de l'Absolu. Stupa est un terme sanscrit et désigne un monument religieux en forme de dôme. Il est construit pour abriter une relique bouddhiste. La multitude de pagodes, de niches que l'on trouve à la base contraste avec l'unicité du stupa des hauteurs. Borobudur est le trajet qui va du multiple à l'un.

Les trois mondes bouddhistes
Selon la cosmogonie du bouddhisme mahayaniste, le monde est une sorte d'immense plateau flottant dans l'absolu, dans les espaces sidéraux et cosmiques. Ce dernier est organisé selon un système de cercles concentriques dont le centre est une montagne qui est si haute, si belle, si pure qu'elle est au-delà de la perception de l'humain. Les textes bouddhiques appellent cette montagne le Mont Meru. Ce mont domine les trois mondes fondamentaux qui sont le monde de l'esprit, le monde de la matière et le monde du liquide, c'est-à-dire le monde des passions. Ces trois éléments convergent vers l'unité de l'indicible, la totale transparence.

En simplifiant, le premier monde, symbolisé par la base du monument, comprend toute chose vécue : les besoins, les pulsions, les amours et les haines. On pouvait trouver sur les murs de ce cercle inférieur des représentations de guerres ou des scènes érotiques, dont très peu ont résisté au temps.


Au-dessus se trouve le cercle de l'enseignement. Le pèlerin peut accéder à la connaissance par l'apprentissage de la vie du Bouddha et celles des Bouddha antérieurs. Celle racontée à Borobudur est une des plus complète qui soit, comprenant les trois premières naissances du Bouddha : sa naissance physique à Kapilavastu, celle à la Lumière à Bodgaya et au Verbe à Sarnath.


Dans le troisième cercle, que l'on peut appeler la sphère de la révélation, le corps n'est plus nécessaire : tout n'est plus qu'esprit. La pureté architecturale de la zone témoigne de l'apaisement du monde de l'esprit. Il n'y a plus besoin de bas-reliefs car il n'y a plus besoin de manifestation. Cette suppression soudaine de l'image accentue l'impression de pureté, de simplicité originelle. Tout l'espace tend vers ce dernier cercle, vers le stupa absolu, le grand stupa central.

Les historiens d'art et des religions cherchent à savoir si ce dernier a toujours été vide, ce qui semble désormais probable. Le message apparaît significatif : le stupa central ne contient pas de statue du Bouddha parce qu'on est au-delà même de l'apparence, dans l'esprit pur. Le stupa central serait en quelque sorte l'absolu symbole sans aucune référence à quelque forme que ce soit.

La notion de "Purinirvana" rapporte le moment où le Bouddha renonce à la vie terrestre et où son âme, disent les textes, s'épand en millions d'âmes à travers l'univers. L'image du stupa central au-dessus d'une sorte de pluie de stupas évoque le Bouddha diffusant la grandeur de son message jusqu'au plan le plus terrestre et le plus bas. Le Borobudur arrive ainsi à concretiser une des pensées les plus abstraites du bouddhisme, et faire ressentir 1 200 ans plus tard le chemin de pensée du bouddhisme dans la serenité d'un lieu et de sa nature environnante.




En francais:

*Le temple de la fertilite
*Ville de Louang Prabang
*Ville historique de Sukhothai


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2 Comments:

franx said...

Borobudur is Nice place..iam Indonesian so I went to Borobudur..Three times..I suggest to all of you to visit Borobudur..Because You never find place like Borobudur...Thanks for your visiting my blog my friend..Nice Comment

Hijjaz said...

But Don't forget for PRAMBANAN temple,,,not too far from Borobudur,,

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